Pour pouvoir accueillir l'Euro 2016, la France doit procéder à une très lourde modernisation de ses stades de football

Publié le par Les stades de l'Euro 2016

La France a un urgent besoin de rénover son parc de stades de football, dont la moyenne d'âge atteint 66 ans ! "Lors de la Coupe du monde de 1998, nous avons préféré rafistoler nos stades, alors il faut saisir l'occasion de l'Euro 2016 pour accélérer la rénovation et la création d'équipements", explique Jean-Pierre Hugues, directeur général de la Ligue du Football Professionnel (LFP).

L'Union européenne des associations de football (UEFA) doit, le 27 mai 2010, choisir parmi quatre candidats (Turquie, Italie, Suède associée à la Norvège, France) le pays d'accueil de l'Euro 2016. Le championnat nécessitera douze stades, dont deux d'au moins 50 000 places. L'UEFA a édicté un cahier des charges qui impose des équipements modernes de télétransmission, de sécurité, de billetterie, des espaces VIP et pour la presse. La qualité grandissante des images télévisées requiert toujours plus de puissance d'éclairage. A ce jour, seul le Stade de France, à Saint-Denis, répond tout juste à ces normes.


Pour les construire, les villes souhaitent désormais faire appel à des opérateurs privés, qui les financent et les exploitent, dans le cadre d'une concession ou d'un contrat de partenariat. Le seul chantier en cours est le Grand Stade de Lille, porté par la communauté urbaine, qui sera livré par le groupe de BTP Eiffage le 15 juillet 2012. Cette opération de 324 millions d'euros, plus 50 millions d'euros pour les espaces annexes, sera entièrement financée par Eiffage. La métropole s'engage, elle, à verser, pendant trente et un ans, un loyer annuel de 10 millions d'euros.


"Pour équilibrer le budget annuel, nous prévoyons d'organiser, hormis les matches du LOSC, 90 événements par an, épreuves sportives, concerts, conventions, foires...", assure Gilles Malavallon, directeur d'Elisa, la filiale d'Eiffage chargée du stade lillois.


Les autres projets de stades ont du mal à boucler leur budget. A Strasbourg, la société Hammerson, qui devait édifier l'Eurostadium (150 millions d'euros, plus 250 millions pour le centre commercial annexe) a déclaré forfait, début juillet : "Les données économiques ont changé, et nous avons demandé à la ville d'apporter 100 millions d'euros, ce qu'elle n'a pas voulu faire", explique Christophe Clamageran, le directeur général d'Hammerson France. "Nous étudions la solution de reconstruire sur l'existant, le stade de la Meinau. Pour disposer de 40 000 places, l'opération a un coût, quasi identique, de 160 millions d'euros, mais nous gardons la maîtrise de notre enceinte", indique Roland Ries, maire (PS) de Strasbourg, qui lancera un appel d'offres à la recherche d'un partenaire privé. Saint-Etienne et Lens ont renoncé à créer des stades neufs, se contentant d'une rénovation.


L'Olympique lyonnais veut financer lui-même la construction d'un nouveau stade, dans l'est de la ville, à Décines. Un projet de 400 millions d'euros, dont 180 millions d'euros consacrés au stationnement et à la desserte du stade, pris en charge par l'Etat et l'agglomération, la communauté urbaine consentant un bail emphytéotique pour le terrain. Mais le projet semble s'enliser dans des difficultés administratives et des querelles politiques locales.


Isabelle Rey-Lefebvre avec Sabine Bouchoul

Source : Lemonde.fr

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